Presque chacun ressemble à l'embryon L'amour et la race dans La Danseuse de Shamakha de Gobineau - article ; n°130 ; vol.35, pg 81-93
Sarga Moussa
Romantisme - Année 2005 - Volume 35 - Numéro 130 - Pages 81-93The Essay on the Inequaliry of Human Races (1853-1855) radicedizes the 19th century discourse of race which insists upon the separation and hierarchy of different races whose mixture would lead to degeneration. Paradoxically, The Dancing-girl from Shamakha, the first of the Nouvelles asiatiques (1876), hardly illustrates the idea of the superiority
of the white race. Although the Muslim heroine is originally from the Caucasus,
cradle of the mythical Aryans, she is torn between defending her ethnie identity (she
belongs to the proud tribe of the Lesghys) and her love for men who are outside of this boundary, whether it is her cousin Mourad, who has become Assanoff since serving in the Russian army (although this sad result at racial mixing is unable to return to his original identity), or the Spanish exile, Moreno, in whom the dancer recognizes an image of her own nostalgia (she eventually dies, however, from this love), in Gobineau ' s writing, their is both
tragic universalism and the desire to believe in an elite of those who have become uprooted, a
new family whose aristocratie values (courage, honor) would transcend ethnie, religions or linguistic divisions.
L'Essai sur l'inégalité des races humaines (I S53-1 855) radicalise un discours raciologique qui, au XIXe siècle, insiste sur la séparation et la hiérarchie des «races», dont les mélanges
conduiraient à la dégénérescence. Paradoxalement, La Danseuse dc Shamakha, la première des Nouvelles asiatiques (1876), n'illustre guère l'idée de supériorité de la «race» blanche.
Bien qu'issue du Caucase, berceau des mythiques «Arians», I héroïne musulmane est
tiraillée entre la défense de son identité ethnique (elle appartient à la fière tribu des
lesghys) et son amour pour des hommes qui excèdent ce cadre, que ce soit son cousin Mourad, devenu Assanotf depuis qu'il sert dans l'armée russe (mais ce triste produit du
«métissage» ne peut plus revenir à son identité de départ...), ou l'exilé espagnol
Moreno, dans lequel la danseuse reconnaît une image de sa propre nostalgie (mais elle
meurt de cet amour). 11 y a chez Gobineau à la fois un universalisme tragique et le désir de croire à une élite des déracinés -nouvelle famille dont les valeurs aristocratiques
(courage, honneur...) transcenderaient les clivages ethniques, religieux ou linguistiques.
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Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.