LA VÉRITÉ
Nicolas Nemrac
Cet ouvrage est inspiré d'une Histoire réelle et authentique qui s'était déroulée vers la fin du XXe siècle, pour se terminer en mars 2020. Un crime abject sur deux petites filles et des violences infligées à leurs mères.
Il était loin le crépuscule des temps anciens, … et pourtant ! À cheval sur le XXe et le XXIe, en l’occurrence c'était hier et aujourd'hui, une jeune femme avait vécu dans les violences et les humiliations d'un Être empreint de perfidie, dont la manipulation était son arme favorite. À la fin de son calvaire, elle apprenait l’inimaginable, l'inextricable et l'impardonnable, comme une épée qui s’enfonçait dans ses entrailles déjà meurtries, que sa petite fille avait subi parallèlement, pendant de nombreuses années des viols répétés de ce même bourreau, qui n'était autre que son géniteur.
État des lieuxLa salle de la Cour d'assises semblait austère et froide où le silence régnait, au moment même où la Présidente et ses assesseurs faisaient leur entrée. Un homme devait être jugé pour des délits lui incombant, survenus depuis plus de quinze ans. Dans ce prétoire, deux femmes. Reconnues comme étant les victimes avérées après plusieurs années d'enquête, étaient présentes et s'apprêtaient à raconter le calvaire qu'elles avaient vécu pendant plusieurs années. Il y avait la mère et sa fille qui, si à l'instant présent était dans sa majorité, au moment des faits se trouvait encore être une jeune mineure. Dès l'ouverture de l'audience, elles étaient vouées pendant cinq jours encore, à revivre dans ce passé nauséabond qu'elles avaient traversé. Une autre jeune fille, proche de sa majorité était présente également accompagnée de sa mère, pour dénoncer les viols qu'elle avait subis pendant six ans, de neuf à quinze ans par ce même homme, encore présumé innocent à l'ouverture de l'audience. La mère et sa fille étaient à la barre, car la Présidente, exceptionnellement avait donné son autorisation, pour qu'elles soient ensemble, pour raconter leur histoire, afin de leur permettre de se soutenir dans les moments difficiles qu'elles allaient devoir affronter.-------------------------------------------------------------------------------Froideur, espérances et anxiétéEn ce vendredi d'hiver froid comme le marbre Marcelle terminait cette année 1992 dans une totale anxiété. Elle venait juste d'avoir vingt ans et se sentait subitement plongée dans une certaine négativité, proche même du négativisme. Juste après quelques semaines où ses espoirs voyaient à nouveau le jour elle constatait finalement que les difficultés existentielles, dans la vie d'un couple étaient complexes et qu'aucune évidence ne pouvait permettre de comprendre l'état de fait d'autrui. Le doute commençait à l'envahir et le temps allait lui donner raison à très court terme. 1993, …c'était là que tout avait commencéCette nouvelle année allait prouver, aux inconditionnels à l'esprit irrationnel une fois encore, que les jours, les semaines, les mois et les années se suivaient, mais ne se ressemblaient jamais. En tout effet, les deux premiers mois s'écoulaient, dans l'angoisse et la peur pour Marcelle. La communication était coupée totalement et ce qui se tramait était absent de ses connaissances, étant donné qu''elle n'avait aucun regard sur tout ce qui était relié à l'entreprise. Le printemps se rapprochait doucement et Marcelle décidait alors de faire abstraction des problèmes de son couple. La petite Aïluja allait avoir trois ans dans quelques mois et il était nécessaire de penser à l'inscrire dans une école maternelle. Bunor quant à lui n'y pensait guère et c'était la moindre de ses préoccupations. Depuis le début de l'année il était de sortie, chaque soir et de retour vers trois ou quatre heures du matin sans que Marcelle eut la moindre information de ses virées nocturnes. Peu importe pour le moment, seule l'organisation du retour de la petite Aïluja avait de l'importance et mettre en place son futur, en commençant par son entrée à l'école maternelle. Elle avait déjà préparé une chambre pour la petite, dans l'appartement situé au niveau deux du restaurant.Quinze jours avant le début du printemps, un soir à la fermeture du restaurant et avant qu'il s'en aille Marcelle s'adressait à Bunor, lui demandant s'il était d'accord pour qu'Aïluja soit à nouveau avec eux afin de l'inscrire, pour ses trois ans à une école maternelle dans le lieu où ils exerçaient leur activité, ainsi la famille serait au complet. Il donnait son accord, froidement et s'en allait. Marcelle, comme à son habitude se retrouvait seule pour ranger, laver, nettoyer afin que le restaurant soit à nouveau prêt pour accueillir comme il se devait les clients pour le déjeuner du lendemain. Elle était fatiguée, non loin de l'épuisement, mais y mettait tout son cœur pour éviter que, aux yeux des passants et de leur entourage les rumeurs négatives viennent entacher cet établissement dont elle tenait tant. Enfin, vers minuit, c'était une rituelle elle décidait d'aller se coucher, seule une fois de plus depuis quelques semaines dans ce grand lit qui lui semblait si impersonnel à présent. Alors, c'était le moment pour elle de laisser libre court à sa tristesse douloureuse et malgré elle, dans le noir, sans le moindre bruit avant qu'elle ne sombre dans un sommeil réparateur coulaient lentement, sur ses joues roses d'une femme pour qui la considération n'existait plus, quelques larmes.Le matin à huit heures la voilà debout, pour l'énième fois et en train de vaquer à ses occupations quotidiennes avant l'heure du déjeuner. Paradoxalement, Bunor quant à lui ne se réveillait qu'à onze heures qui, à ses yeux semblaient tout à fait normal, hélas tandis que tout Être doté d'un esprit rationnel pouvait se poser la question si, derrière toute logique ne se cachait pas un certain illogisme. Dans sa logique à lui, en se couchant à quatre heures, voire cinq heures le matin dans le rythme journalier qu'il avait adopté, onze heures c'était la bonne heure ce qui lui laissait le temps pour son organisation des préparatifs avant l'arrivée des premiers clients.La gifle, violenteCe jour-là était comme les précédents, froid et distant, sans aucun mot à l'égard de Marcelle et comme à son habitude, elle faisait cet effort considérable à l'arrivée des premiers clients, pour ne rien laisser paraître. Les jours suivants étaient de plus en plus difficiles lorsque, enfin le printemps faisait son apparition. C'était un dimanche, une après-midi où à l'extérieur la température était positive et assise dans le salon de leur appartement du dessus, elle était dans une angoisse terrifiante. En effet, le matin elle avait reçu un appel de sa mère pour avoir de ses nouvelles et cette dernière profita de cet instant, pour lui annoncer que c'était fini. Quelle ne pourrait plus subvenir à payer leurs factures et qu'il fallait absolument que la gestion de leur argent soit plus saine, en arrêtant de dépenser le fruit de leur travail.