Coccinelles
René Lelièvre
Réveillé voit tout de suite le papier dans la bouche. Il demande à Fortins: — T'as une pince? Il sort avec mille précautions le papier de la bouche de la morte. Il le déplie à l'aide d'une deuxième pince. C'est une feuille avec des cantiques que le commissaire connaît. Il se met à chantonner. Louis Fortins, le légiste, l'entend. Il se moque gentiment de son ami. — Tu chantes? — Non, ce sont des souvenirs qui remontent. Bon, regardons cette feuille de plus près. Quelque chose y est griffonné avec un stylo. Il lit tout haut: — Il faut rendre au bon Dieu ce qui est au bon Dieu. Au revoir coccinelle. Peut-être parce la mort est son premier souvenir, le petit Jérémie a vite mal tourné. Obsédé par les coccinelles, obsédé par les femmes... et s'il était coupable de ces meurtres qui terrorisent aujourd'hui son petit village? Ambigu et dérangeant, le thriller psychologique de René Lelièvre joue avec nos nerfs comme avec les peurs de ses personnages. En découle un polar imprévisible et tragique, au final sans concession.