Popincourt « Mon quartier »

Et le portraitiste, tranquillement installé sur un tabouret, devant lui un chevalet de peintre garni d'une liasse de feuilles blanches, un individu entre deux âges, chevelu, barbu, chemise de chantier, pantalon de gros velours, attendait qu'un peu de monde l'entourât. D'un fusain habile il croquait rapidement les traits d'hommes politiques connus, au profil caractéristique où l'on ne peut se tromper, que ce soit Léon Blum, Daladier ou Herriot. Puis il déchirait la feuille sans rien dire. Le cercle restait perplexe. En compagnie de l'enfant et de l'adolescent qu'était C. Blomet, embarquez pour une balade dans le Paris d'antan... Dans cette capitale des petits métiers, des figures pittoresques, des spectacles aujourd'hui disparus. Un retour vers le passé qui, pour autant, ne développe aucune veine nostalgique, l'écriture ressuscitant – plutôt que de les regretter – les personnages, rues, événements, annihilant de fait toute tristesse pour mieux laisser vivre, une nouvelle fois, toute une époque, tout un quartier, tout un peuple parisien, pour qui l'auteur compose un texte quasi amoureux.