Comparaisons des structures d'emploi : un panorama international (version anglaise)
Alain Bayet, Manuel Marciaux
Les statistiques de l'emploi et du chômage, harmonisées au sein de l'Union européenne ou de l'OCDE, permettent d'établir des comparaisons internationales de plus en plus nourries, et d'ouvrir publiquement le débat sur l'origine des écarts entre pays, que ces écarts concernent le niveau global d'emploi ou sa répartition par secteur. Sur les vingt dernières années, si la tertiarisation de l'ensemble des économies développées se poursuit à un rythme soutenu, le niveau atteint diffère encore fortement selon les pays, et le poids respectif des services non marchands, des services marchands et du commerce varie sensiblement. Ainsi, la part de l'emploi dans le secteur tertiaire dépasse à peine 60 % en Allemagne, au Japon ou en Italie, alors qu'elle est proche de 70 % en France et de 75 % aux États-Unis. Celle de l'emploi dans le commerce et l'hôtellerie-restauration est d'environ 17 % en France et en Allemagne, contre 15 % en Suède et 24 % aux États-Unis. Les différences de taux d'emploi, correspondant à la part de la population active occupée au sein de la population totale en âge de travailler, sont à l'origine d'écarts d'emploi importants entre pays. La France occupe au sein de cette hiérarchie une position médiane : par rapport au niveau d'emploi qui serait atteint en appliquant le taux d'emploi des États-Unis, le déficit est de 19 % en France, alors qu'il est nul au Danemark et de l'ordre de 36 % en Espagne. Là encore, la déclinaison de cet écart par secteur d'activité fait ressortir les spécificités nationales des structures d'emploi.