Le système de santé allemand : vers une plus grande responsabilisation de l'ensemble des acteurs (version anglaise)
Frédéric Rupprecht, Bruno Tissot, Frédéric Chatel
Confrontée au dérapage de ses dépenses de santé, mais décidée à conserver l'héritage bismarckien d'une assurance-maladie au caractère fortement protecteur, l'Allemagne a entrepris de nombreuses réformes depuis dix ans. Dernière étape, la troisième réforme Seehofer a marqué un tournant en 1997. Après avoir, dans un premier temps, institué des mesures d'urgence afin de maîtriser les coûts, puis entrepris un certain nombre de réformes structurelles, les autorités ont, en effet, décidé de se désengager quelque peu du système de santé. Elles entendent promouvoir une plus grande responsabilité parmi ses acteurs, à savoir les caisses d'assurance, les prestataires de soins et les patients, moins par une régulation globale que par la mise en place d'incitations d'ordre microéconomique. Si le récent changement de gouvernement en octobre 1998 s'est traduit par la disparition de certaines mesures et un plus grand contrôle des dépenses, a priori à titre provisoire, ces évolutions de fond ne devraient pas être remises en cause.