Les dérives de la société sanitaire Retour du pays de nulle part Jacques RODRIGUEZ En l'écrivain anglais Samuel Butler publie une contre utopie critique de la société victorienne de son temps Erewhon la maladie est condamnée comme un crime et le crime soigné comme une maladie Charge très actuelle qui met en cause la médicalisation de la société et ses dérives En Londres l'essayiste et scientifique Samuel Butler publie anonymement un livre au titre énigmatique Erewhon qui n'est autre que l'anagramme de nowhere c'est dire nulle part Un peu oublié aujourd'hui cet ouvrage rassemble autour d'une intrigue assez mince plusieurs textes que Butler a déjà publiés et qui composent ici un récit utopique ou plus exactement dystopique L'auteur n'y dessine pas en effet les plans détaillés d'une cité radieuse conçue et organisée pour assurer le bonheur de chacun dans le sillage de Jonathan Swift et des Voyages de Gulliver il s'efforce avant tout d'ébranler les certitudes de ses contemporains et de railler la société de son temps cette société victorienne dont la vie de Butler épouse presque parfaitement la chronologie Le livre n'est pourtant pas prisonnier d'une histoire ou d'une époque qui d'une certaine façon en épuiserait le sens et la portée Car en s'interrogeant avec malice sur le crime et la maladie Butler ne discute pas seulement les tendances répressives de la société victorienne il suscite aussi une réflexion tout fait heuristique sur la justice sociale et la responsabilité individuelle sur l'hégémonie des sciences du vivant et le culte de la santé parfaite En cela l'auteur aborde dans sa fable des thèmes qui aujourd'hui questionnent bien des égards la société qui advient ce qui justifie un détour par Erewhon Samuel Butler Erewhon Paris Gallimard introduction et traduction de Valéry Larbaud 1ère éd anglaise
Jacques Rodriguez
Niveau: Secondaire, Lycée, Première Les dérives de la société sanitaire Retour du pays de nulle part Jacques RODRIGUEZ En 1872, l'écrivain anglais Samuel Butler publie une contre-utopie critique de la société victorienne de son temps. À Erewhon, la maladie est condamnée comme un crime, et le crime soigné comme une maladie. Charge très actuelle qui met en cause la médicalisation de la société et ses dérives. En 1872, à Londres, l'essayiste et scientifique Samuel Butler publie anonymement un livre au titre énigmatique, Erewhon, qui n'est autre que l'anagramme de « nowhere », c'est-à-dire « nulle part »1. Un peu oublié aujourd'hui, cet ouvrage rassemble autour d'une intrigue assez mince plusieurs textes que Butler a déjà publiés et qui composent, ici, un récit utopique ou, plus exactement, dystopique. L'auteur n'y dessine pas, en effet, les plans détaillés d'une cité radieuse, conçue et organisée pour assurer le bonheur de chacun : dans le sillage de Jonathan Swift et des Voyages de Gulliver, il s'efforce avant tout d'ébranler les certitudes de ses contemporains et de railler la société de son temps – cette société victorienne dont la vie de Butler (1835-1902) épouse presque parfaitement la chronologie. Le livre n'est pourtant pas prisonnier d'une histoire ou d'une époque qui, d'une certaine façon, en épuiserait le sens et la portée.
- fautes morales
- société victorienne
- maladie
- glissement de la délinquance vers la maladie
- environnement social
- retour du pays de nulle part
- preuve de